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L’amour de la crise

Toute ressemblance avec des situations existantes ou ayant existées seraient purement fortuite.

En cette période dramatique de pandémie, il n’est certainement pas politiquement correct de parler de notre goût pour le drame. Pourtant, le reconnaitre peut nous aider à en sortir.

 

Les périodes de crise satisfont en effet à cinq besoins :

 

  • Echapper à l’ennui. La crise en créant une situation dramatique brise la monotonie du quotidien et redonne un sens à la vie : Survivre voire combattre le « mal ».
  • Exercer avec bonne conscience son « droit à la paresse » : souvent la situation perturbe suffisamment les organisations pour justifier l’arrêt du travail ou tout simplement ne pas faire ce qu’en temps ordinaire on se serait senti obligé de faire. Un peu comme faire la queue donne une justification socialement acceptable à ne rien faire.
  • Etre dans l’action : pour beaucoup, le plaisir de l’action est incomparablement plus grand que les frustrations de la réflexion. Or le cadre fixé par les organisations et plus généralement la dématérialisation entravent souvent l’agir. La crise exige de l’action (même dans le confinement, il a fallu (s’)organiser le télétravail et la mise en œuvre des nouvelles conditions de vie, par exemple avec les enfants !) Ce qui est très satisfaisant.
  • Retrouver du sens : plus la crise est profonde, plus elle ranime l’instinct de survie. En revenant au premier plan, cet impératif du combat pour la vie éteint le sentiment d’absence de sens des existences trop « confortables »
  • Ranimer le sentiment d’appartenance à une communauté : la crise en remettant en cause les équilibres, crée les conditions d’une coopération devenue vitale. La crise revivifie le lien social.

 

A ces cinq besoins, nous pourrions rajouter la tentation pascalienne du « divertissement » : Pendant que nous nous occupons de la crise, nous n’avons pas à nous occuper de problèmes complexes que nous ne savons résoudre à commencer souvent par ceux qui sont à l’origine de la crise.

On le voit, derrière les protestations et les plaintes, des plaisirs multiples peuvent se cacher dont il peut être utile d’être conscient.

 

 



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