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Faux-semblants ou faire semblant

Faire semblant de faire des dépistages massifs, selon Catherine Hill, épidémiologiste et biostaticienne ;

 

Faire semblant de faire de la médiation sociale avec des « grands frères » ;

Faire semblant de prendre en compte le développement durable dans un grand Greenwashing ;

Faire semblant qu’il y a des « entreprises à mission » visant non le profit mais le bien de la société ;…

Il semblerait qu’au-delà du Covid, nous soyons face à une épidémie de faux semblants.

 

On pourrait en déduire brutalement que l’hypocrisie se développe. Ce qui parait d’autant plus paradoxale que « l’authenticité » et la transparence sont revendiquées comme des valeurs fondamentales.

En fait, on peut rattacher ces faux semblants à la difficulté de trouver de nouveaux équilibres dans un monde en mutation avec deux paradoxes :

 

«  L’expert ignorant » : Notre niveau d’incompréhension du monde augmente mais l’élévation du niveau culturel et la facilité d’accès à l’information, nous font croire que nous pouvons devenir rapidement « sachants»,  voire experts. En développement individuel, on dirait que nous voulons passer sans transition d’une « incompétence inconsciente" à « une compétence consciente », en refusant d’expérimenter la phase inconfortable de  « l’incompétence consciente ».

 

Des modèles viciés : Des conseils d’administration qui obéissent à des injonctions quand ils devraient donner la direction (Cf : l’exemple de Danone analysé par Philippe Silberzahn) ; Un Conseil de  Défense et de Sécurité utilisé comme pare-feu aux risques judiciaires associés à la gestion de la pandémie (Chloé Morin). Plus que jamais, tant les organisations que les personnes sont désalignées et poursuivent des objectifs qu’elles perçoivent comme contradictoires : le profit et le bien commun de la société ; la nature « bonne » et les facilités offertes par l’artificiel (« mauvais » et « dangereux") ; la liberté individuelle et la protection de l’Etat ; …

 

Ces faux-semblants seraient alors moins la manifestation du cynisme des acteurs jouant avec les contraintes du sytème, que le reflet du processus d’apprentissage dans lequel nous sommes ? N’ont-ils pas une vertu pédagogique ? « Faire semblant » comme dans les jeux d’enfants, permet de s’exercer à de nouveaux comportements, de trouver de nouveaux modes de fonctionnement. Nous aimons à penser qu’il y a du vrai dans ces faux-semblants !



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