Blog

Petit propos sur l’énormité de la violence


L’actualité récente d’Air France nous interroge encore une fois sur la violence physique que notre civilisation prétend avoir éradiquée et qui, du coup, surprend et choque.
D’où vient cette violence ? Sauf maladies, elle trouve son origine dans le sentiment d’un danger pour son identité que notre « gardien intérieur » analyse comme un risque vital pour celui qu’il protège. Plus la personne est fragile, plus le risque pour sa survie est important et plus la réaction sera forte, donc « violente ». Brièvement,  tout ce qui ressemble à une attaque, tout ce qui nourrit un sentiment d’absence de reconnaissance et de perte d’identité peut conduire à une réaction violente à la hauteur de l’enjeu, vital. La perte d’un emploi est toujours constitutivef d’une perte d’identité. La notoriété de la société, d’un côté, et le niveau de qualification, de l’autre, sont deux paramètres qui influent sur ce sentiment de perte d’identité. Travailler pour Air France participe d’une identité plus forte que de travailler pour Air Azur.  Si, en plus, on ne peutx se réclamer d’un métier « reconnu »: pilote d’avion, comptable,… la perte d’emploi est alors d’autant plus synonyme de mort identitaire.
La violence est l’expression du choix de ne pas fuir (une des branches de l’alternative) et de se battre. L’enjeu de  survie existe autant pour celui qui veut/doit devenir le chef - ou le rester - que pour celui qui doit trouver à manger : en fonction de l’identité de chacun.
Dans notre monde, l’attaque est généralement plus subtile que les crocs de l’ours, la lame de l’épée ou la balle de pistolet. Elle n’en est pas moins réelle. L’expérience montre que l’intention seule de « tuer », même seulement symboliquement puisque non et même non manifeste ni verbalisée, était perçue et traitée comme une réalité par l’acteur objet de cette intention. En l’espèce, le discours affiché d’un plan B (licenciement) en cas d’échec du plan A (accord pour travailler plus) était un habillage peu sophistiqué, pour ne pas dire une menace explicite, caractéristique d’une « attaque ».
Comment se manifeste la violence ? La forme de la violence est assez sexuée, marquée par les millénaires de l’évolution humaine : plus psychologique pour les femmes, plus physique pour les hommes. D’autant plus physique d’ailleurs, que notre civilisation édulcore le rôle de la puissance physique des hommes (même le culturisme relève plutôt de l’esthétisme) et remet donc en cause leur identité.
La violence est exercée sur autrui, elle peut aussi être retournée contre soi : non dans une logique de fuite mais dans une logique d’ultime combat pour exister, faire vivre ses idéaux, donc son identité (voir les suicides à France Telecom).
L’accompagnement ou le coaching peut nous aider à prendre conscience de ce qui peut nourrir notre rapport à la violence.
D’un côté, le désir de « tuer » peut être tellement maquillé, que la personne elle-même n’endans n’a pas conscience.  D’un autre côté, le sentiment d’extrême danger de notre « gardien intérieur » peut-être relativisé.


Back